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Les Lettres Perdues...
Les Lettres Perdues...
  • Les lettres perdues, celles qu'on n'envoie jamais... Tous ces mots qu'on écrit d'abord pour soi... En vers et en rythmique, cadencés par l'émoi... Et qui expurgent de nos vies les plus forts extraits... ... L.W...
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30 septembre 2001

Silence...

Quand on n’a que les mots, pour tuer le silence,
La parole se fait fausse, impropre à décrire les maux,
Car les mots sont blessants, les mots sont insuffisants,
Les mots ne sont rien, sans la voix qui les porte et les ressens.
Et ils défilent, comme des volutes malhabiles, ces mots…
Peinant à se frayer un chemin dans ce désert d’absence.

Le silence est pesant même quand il est trop vide,
Son absence d’émotions cache pourtant en son sein,
Des sentiments trop lourds, des sentiments en vain
Qu’on voudrait voir disparaître à jamais, trop stupides
Mais les mots sont là, même s’ils ne sortent pas,
Ils sont bien réels, ils sont coincés là

On les sent dans sa tête, on les sent dans tout son être    
Mais comme des prisonniers enfermés dans une prison imaginaire,
Ils ne savent… que se taire.
Ils aimeraient s’enfuir au bout de la nuit et enfin, naître,
Mais les mots du silence ont des remparts d’amertume,
Qui résistent à toutes les brumes…

Ils ont un goût de déjà vu ces mots-là
Ils font mal en-dedans, et s’enchaînent eux-mêmes à leur peur,
Ils font résonner encore et encore, les mêmes douleurs
Quand le silence se fait doux trépas…
Mais le silence ne meurt pas, le silence s’entend

Le silence s’entend fort comme un cri, quand il est si puissant

Le silence n’est pas souffrance qui apparaît, il est d’un autre temps,
Chevalier servant d’un combat terminé depuis bien des vents,
Qui oublie de rendre les armes et continue
Chassant l’aurore qui point, pour faire durer la nuit, si têtue,
La nuit du bout du jour, la nuit qui tue tous les lendemains
Comme si l’histoire ne pouvait jamais, connaître de fin

 ... LW...                

 

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28 septembre 2001

Mémoire...

 

La mémoire est perfide, elle nous fige dans des images mal taillées
Qui nous renvoient nos mines d’antan sans mise à jour de nos humeurs...
Elle grossit à vue d’années, sans prendre le temps de trier ses acquis,
Elle nous submerge de son trop plein, dans ses chemins elle nous engloutit
Si l’on n’y prend garde, elle nous ferait même oublier l’heure
Qui continue, jour après jour de tourner…

Quelles sont ces plaintes au souvenir, pourquoi ces amertumes ?
La mémoire c’est notre histoire rien qu’à nous, c’est notre identité...
Est-elle un miroir déformant, ou bien n’est-elle que témoin de nos fantasmes
Qu’on assimile à des souvenirs quand la vérité nous dépasse ?
Même quand on veut garder des images qui ne sont qu’inventées
Même quand on n’essaie qu’à contre cœur d’oublier nos mauvaises fortunes ?

Facile d’accuser la mémoire, de se dégager ainsi de nos mensonges,
De se dire que ce sont les circuits biologiques qui ont un problème...
Alors qu’on sait au fond de nous, que nous en sommes les artisans
Facile de n’entretenir que les fleurs souriantes dans nos jardins d’antan
Facile de s’approprier des rêves comme traces de nos emblèmes
Mais la mémoire n’est pas impartiale, elle absorbe tout comme une éponge


On se croit spectateur parfois de films qu’on s’est inventé
On se sent mauvais critique des rôles qu’on a dû un jour … abandonner


 

... LW...


19 septembre 2001

Complainte du Fou de Guerre

A vouloir faire trembler les murailles de tes incompréhensions,
J’ai investi tout mon budget de mots en armes de guerre…
Sorti les grands chars d’assaut, pour faire reculer tes barrières,
Bombardé d’images, jusqu’au dernier de tes bastions
Fort de mes machines à tuer les silences assassins,
Je me suis pris pour un grand général, tactique et fantassin,
J’ai déployé mes forces au dessus de ta petite colonie
J’ai voulu tout dévaster pour y semer d’autres envies…

Incrédule qui pensait que la force pouvait se mesurer,
Par la puissance de combat, par l’expression de la virilité
Pas de guerre déloyale, non, juste des opérations bien rôdées,
Des tactiques qui ont fait leurs preuves, par avance gagnées…
Mais voilà, je n’y avais pas pensé, aveuglé par tout ce fracas,
Terre promise dérobée à ma vue, par mes ruses de combattant,
Je voulais gagner une lutte, comme si il n’y avait que deux camps
J’avais foi en mes armées, devant tes frêles refus de moi…

 ...LW...          


14 septembre 2001

Accès de réel...

On l’envisage toujours, même si on n’y croit pas…
On se dit toujours qu’on est plus forts que ça…
Plus forts que tout, invincibles devant l’univers
Cerveau en ébullition, dans un corps plein d’émotions,
On ne peut avoir peur d’aucun automate à faire la guerre,
Parce que l’amour, grandit tout, dans ses illusions…
On se prend pour des héros, qui tourneraient le film à jamais,
On sent ses ailes pousser, pour s’envoler au ciel, pour de vrai…


C’est con ces accès de réel, qui fracassent nos petits bonheurs,
C’est quoi ces déconnexions, qui mettent en panne nos cœurs ?
Pourquoi on se réveille un jour, mal à l’aise dans nos couleurs ?
Qui crient flash back sur des nouvelles rancœurs….
Qui disent adieu, avec des yeux, plein de douleur…
Qui crient pourquoi, et accusent le narrateur….

Mais pourtant le vaste monde, ressemble à une immense cour de récré,
Projetés vers l’infini, on se prend à y jouer et à s’y rêver,
Personne ne peut rien y faire, quand tout, nous rend inatteignables,
Quand d’un sourire, on raye tous les tracas négligeables,
Pour s’immerger total, dans une plongée à souffle coupé,
En apnée de réel, dans un océan plein de bons sentiments,
Où même les requins ont l’air de pas grand chose, face à nos aimants,
Ancre jeté si fort à l’amarrage qu’il faudrait tout dynamiter,
Pour espérer faire bouger, à nouveau, le paquebot d’amour arrêté…


C’est con que le sable se fasse parfois mouvant,
C’est quoi ces algues qui rongent et entravent les courants ?
Pourquoi y a rien à faire contre les éléments ?
Qui soufflent tempête et arrachent nos déguisements,
Qui inondent tout, des larmes du temps…
Qui détruisent tout en passant… ou en lassant…


Le ciel n’a qu’à bien se tenir, à ses étoiles, qui scintillent,
Quand à l’intérieur, nos lumières sont plus vives que ces perles qui brillent,
Pas besoin de milliers d’étoiles, pour se raccrocher à la vie,
Une seule suffit, pour se croire, indispensable, à la féerie…
Mais… même les étoiles… parfois défaillent et meurent,
Dans l’indifférence complète, elles s’éclatent dans une bouffée de vapeur,
Qui va se perdre dans un cosmos rempli de trous noirs…
Nos trous noirs, à nous aussi, sont la dernière geôle de nos folles passions….

 ... LW...  

4 septembre 2001

Le Grand Ménage


Il vient toujours un moment, comme une nécessité
De vider les placards, de nettoyer les tiroirs
Comme un besoin de tout aseptiser, tout trier, tout ranger
Comme si ça allait changer la couleur du noir…

Comme un grand vide qui se fait pour remplacer le silence
Mais on peut remplir des poubelles entières
On peut noyer l’amertume en creusant des cimetières
Il restera toujours les cicatrices des blessures d’enfance…

Blessures oubliées qu’on croyait cicatrisées
Mal nettoyées, elles se sont infectées… et elles démangent
Comme si elles demandaient un nouveau passé
Comme des articles mal assortis qu’on échange…

Mais on peut pas refaire les meubles, juste ranger les tiroirs
Quand les terreurs d’antan se font des coups de poing
Quand les spectres d’hier se refont vie dans le soir
On peut pas changer l’histoire, on peut pas aller si loin…

Et puis toujours les mêmes refrains, qui ne comprennent rien
Aux cadences musicales qui projettent l’essentiel ailleurs
Mais où est donc cet ailleurs jamais atteint qui se confond d’erreurs
Sur des mélodies insensibles aux arpèges radieux et sereins…

Le ménage outrancier qui caricature les lendemains souriants
Se fait névrose d’oubli qui se jette à la non mémoire
Se fait bornes d’ennui qui s’abandonnent à un écritoire
Aux mots usés par le désir de se sentir vivant….

Mais expérimenter une respiration qui s’allège
Quand enfin, les interrogations se taisent à l’avenir
Pour pouvoir s’arrêter devant une fleur et enfin la cueillir
Comme un antidote qui exorcise de tous les sortilèges….

Et admirer ce calme et cette sérénité qui surgit finalement
De cette mise à jour riche de ses nouveaux outils de destin
De ce rappel à l’ordre et à la quiétude confiante de demain
Parce que décidément, le futur se joue dans le présent de nos mains…

... LW...          

 

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