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Les Lettres Perdues...

Les Lettres Perdues...
  • Les lettres perdues, celles qu'on n'envoie jamais... Tous ces mots qu'on écrit d'abord pour soi... En vers et en rythmique, cadencés par l'émoi... Et qui expurgent de nos vies les plus forts extraits... ... L.W...
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4 septembre 2006

Lettre de Motivation

J’ai lu avec beaucoup d’attention l’annonce n° 77 777 parue ce jour.
Vivement intéressée par le poste décrit, je vous propose ma collaboration en retour.
Vous ne me connaissez pas, et j’ignore qui vous êtes… mais,
Au travers des mots qui s’alignent ici, imparfaits,
Des mots que je cherche pour accrocher votre regard et votre esprit,
Des mots que vous traduirez pour appuyer et justifier votre avis,
Vous croirez vous faire une opinion suffisante de mes compétences,
Une simple feuille de papier entre nous pour faire la différence…

En quelques phrases, je dois vous exposer mes motivations,
Mes qualités, mes expériences, et tout ce qu’il me paraîtra bon,
De vous faire connaître de moi, afin d’orienter votre choix favorablement
A mon égard, pour prolonger la discussion humainement.
Il est vrai que votre tâche est difficile…
Mais n’en concluez pas que la mienne est facile.

Ce qui fait la différence entre deux postulants,
Au delà du parcours et des qualifications académiques, c’est le postulant…

Je suis handicapée par un parcours non conventionnel,
Qui laisse de grands blancs béants dans un CV qui semble avoir été stoppé,
De grands blancs, d’activités non rémunérées, mais pas … d’une vie arrêtée
On peut aussi choisir, délibérément, des chemins moins formels,
Et cela n’enlève rien à notre valeur intrinsèque.
Bien au contraire, ce temps hors de la vie dite « active »,
A été pour moi une période riche et très positive,
Aux enseignements toutefois très différents de ceux de l’ENA ou de l’ESSEC…

J’ai appris à regarder les choses autrement qu’en terme de rendement,
Quand malgré les tâches qui s’accumulent, il faut savoir parfois,
Prendre le temps de s’arrêter pour écouter ce que d’ordinaire on n’entend pas,
Trop occupés à gérer le stress de la performance qu’on s’inflige quotidiennement.
J’ai appris qu’un planning efficace, est une organisation du temps
A l’intérieur de laquelle on laisse la place, volontairement,
A de petits moments de calme pour apaiser ponctuellement
Les tensions relationnelles, et ainsi collaborer plus sereinement…

J’ai appris que même les tâches les plus ingrates et les plus ennuyeuses,
Deviennent plus légères si on en comprend l’enjeu et l’importance,
Et que ce que l’on appelle le mauvais côté des choses, à l’évidence,
N’est que le résultat d’une vue de l’esprit moins lumineuse.

J’ai appris que ce qui rend certaines personnes plus importantes à nos yeux,
N’est que le résultat d’une équation mathématique basique :
Temps, écoute, compréhension et respect de l’autre font de tout être un être unique,
Et rendent le dénouement de tout conflit plus rapidement harmonieux…

J’ai appris qu’il valait mieux dépoussiérer son esprit et ses idées
Plutôt que de disparaître sous la poussière écrasante du conformisme social,

Car c’est dans l’expérience nouvelle qu’est la source de la créativité,
Et non dans les vieux modèles périmés et galvaudés.
J’ai appris que l’importance des choses varie en fonction des instances,
En fonction des gens, des âges , des expériences et des goûts,
Mais qu’aucune vérité n’est universellement applicable à tout,
Que la divergence d’opinion n’est pas un mal nécessaire, mais une chance

J’ai appris l’importance du temps qui passe
Qu’il faut saisir dans l’instant immédiat, opportunément
Car les choses ne reviennent jamais les mêmes, symétriquement
Et qu’on ne laisse jamais deux fois, exactement la même trace.
J’ai appris que pour être compétitif, il fallait se sentir heureux,
Qu’aucun travail, qu’aucune difficulté ne résistent à l’enthousiasme
Et qu’on trouve toujours en nous toutes les ressources pour faire face
A l’adversité, si l’on prend garde à préserver sa vision d’un univers radieux.

J’ai appris qu’un sourire valait mille fois plus qu’un séminaire de communication,
Surtout quand il était accompagné d’un geste aimable ou d’un mot gentil,
Et qu’il venait du fond du cœur, ni forcé, ni contrit, ni poli…
Juste un élan spontané, qui témoigne à l’autre de toute notre attention.
J’ai appris qu’on ne pouvait pas aimer tout le monde, mais
Que l’on pouvait tolérer aussi que les autres existent,
Qu’ils puissent avoir raison ou tort, être gais ou tristes
Et que, même si le monde n’était pas parfait, on y vivait…

J’ai appris que notre richesse ou notre pauvreté n’étaient qu’intérieures
Et qu’on était responsables de ce que l’on cultivait en dedans,
Que poursuivre nos rêves était un plaisir sain et important,
Car notre aura rayonne différemment selon notre niveau de bonheur.
Le pessimisme englue tout sur son passage, d’un voile morose
Et d’une vision destructrice, il sape  les plus beaux matins
Alors que tout devient si limpide, si simple, si enfantin,
Quand on met sur la vie tout un dégradé de roses…

Bien sûr, je ne peux pas mettre ces choses sur mon CV…
Pourtant elles font la différence…

Les programmes d’étude sont uniformes, basés sur l’égalité des chances
Mais la vie a sa propre école de formation… individualisée.
S ‘il n’y a qu’une solution à n’importe quelle opération
Il ne peut y en avoir résolument une seule à l’existence
On mène tous notre barque à notre façon, en pagayant suivant la mouvance
Personne n’a tort, et inversement… personne n’a raison


Je ne suis peut-être pas la meilleure, peut-être pas la plus qualifiée
Je n’ai peut-être pas le profil type du candidat idéal
Bien sous tous rapports, au parcours brillant, sans égal
Mais peut-être aussi que vous vous trompez… de priorité.
Si cette lettre vous fait réfléchir, juste un petit peu, sur vos critères de jugement
Et que ce nouvel éclairage vous permette de projeter l’autre au-delà de la simple écriture,
Qu’il vous incite à examiner différemment les candidatures,
Alors ni vous ni moi, n’aurons complètement perdus notre temps

Je vous remercie de l’attention que vous m’avez momentanément portée,
Et je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations les plus distinguées.

Cordialement...

... LW....          


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16 août 2004

Conduite Dangereuse...


Se perdre n’est parfois qu’une façon de mieux se trouver
Quand on se perd, on est plus à l’affût d’indices
Quand on se perd, on est plus sensibles aux préjudices
Que la situation nous porterait, si elle venait à durer…
Se perdre est peut-être même la condition idéale
Pour recentrer le sujet, pour toucher l’essentiel

Sans se voiler derrière nos masques de superficiels…

Se perdre aux confins du doute, du mal être, de l’illusion,
Se sentir égaré sur des chemins mal balisés
Que personne ne sait vraiment trouver, ni emprunter
Ils effraient de leurs relents de souffrance et de rébellion
Pourtant, il arrive que l’autoroute, et son bitume si lisse,
Nous lasse de son uniformité,
de sa quiétude routinière
Qu’elle nous fasse nous sentir morose dans son immensité si casanière
Et puis des fois, on ne le fait même pas exprès, on glisse …

La sortie de route par trois tonneaux de renversement
La sortie de route par bretelle de sortie sous contrôle
La sortie de route pour voir si c’est drôle…
La sortie de route sans qu’on s’y attende vraiment…
Quelle que soit la façon, la sortie de route
Nous fait avancer, différemment, avec un autre angle de vue
On peut enfin se sentir libre, loin des sentiers battus
On peut enfin laisser libre cours à tous nos doutes…

Puis renforcés par ce bol d’air frais hors de l’air vicié
Du champ de pensée dominant, on se ressent exister
Dans sa réalité, sa vérité, son envie de s’auto diriger
Même si le chemin est de travers, il va plus vite à la vérité…
Une fois découvertes, ces sentes parallèles,
Qui fleurent bon l’authenticité et le naturel
Qu’il est donc difficile de réintégrer le réel d’ici
Ce champ de mines où s’entretuent tant de saboteurs de vies…

Mieux vaut se perdre dans un décor différent, mais tellement plus beau
Que d’accepter en fermant les yeux une vie en demi-teinte
Que d’accepter le jeu social dans toutes ses astreintes
Je me perdrai jusqu’à l’infini s’il le faut
Je n’ai pas peur d’emprunter les sentiers obscurs
Le noir ne m’atteint plus, je sais que ces chemins-là sont plus sûrs
Le noir ne me fait pas peur quand la lune m’éclaire
Bien mieux et bien plus fort que tous vos lampadaires ! …


 

... LW...

31 juillet 2004

Le Dernier Concile

On est là comme des imbéciles
Chacun flanqué là, sur son bout de divan
C’est l’heure du dernier concile
C’est l’heure du bilan…
Il n’est pas glorieux cet épilogue
Dont on n’arrive même pas à savoir
Au milieu du brouillard
Si c’est un dialogue… ou bien deux monologues…

Il va falloir être moins égoïstes
Il va falloir enfin penser à soi
Dans ce remue-ménage d’émois
On se rejoint pour une fois sur la même piste
On a tout partager sans jamais s’en mêler
Sans se poser de questions trop difficiles
C’était tellement mieux de ne pas voir le péril
Qui nous guettait, en ne voulant pas s’écouter…

Maintenant qu’il est trop tard
Maintenant qu’on ne peut plus changer de cap
On doit éviter que tout dérape
Et devenir enfin partenaires dans nos déboires
C’est plus facile de se dire que tout est fini
Qu’on n’a plus à se donner la main
Qu’on n’a plus à prévoir ensemble nos lendemains
C’est plus facile d’essayer d’être amis…

Il y a tellement de rancœur
Tellement de détails qui ne sont pas passés
Que la liste ne fait que s’allonger
Quand on prend la peine en plein cœur
Mais le bilan, ce n’est même pas ça,
Le bilan, c’est faire avec tout ça l’avenir
Parce qu’il faut bien continuer à sourire
A vivre et à construire, même sans toi, même sans moi…

Les heures tournent comme des acharnées
Les mots sortent enfin de leur carcan
Ils libèrent tous leurs mauvais sentiments
Et soulagent les rêves et les cœurs brisés
sur mon bout de canapé, je me sens mal
Mais je me sens bien…
Sur ton bout de canapé, tombé de ton piédestal
Tu comprends à quel point je t’en veux…

Seul témoin de nos douleurs, le canapé s’est enfin endormi…
Livrera-t-il tous nos secrets ?
Les gardera-t-il comme de simples portraits
Portraits d’humains déchirés, mal assortis
Qui ont vécu sur lui, leurs derniers moments
Pauvre divan fatigué de ces tumultes de sentiments
Lui aussi a bien mérité l’apaisement
L’apaisement de la rupture qu’on s’avoue enfin vraiment….


... LW...    

 


20 avril 2004

Epilogue

Tu voulais qu’on suive la route ensemble
Tu voulais qu’on bâtisse un empire ensemble
Tu voulais beaucoup de choses… peut-être trop
Tu voulais juste être moins seul… mais en solo

On s’était mal compris
On lisait pas le même journal
C’est vrai que souvent ça me faisait mal
Mais je te croyais mon ami…

Regarde maintenant où on est arrivés
Franchement on aurait dû le voir avant
Pourquoi s’être obstiné si longtemps
Plus dur est l’atterrissage…forcé

Le pire dans l’amour qui s’éteint
C’est les cendres qui volent partout
Dès qu’on souffle par en-dessous
Pour rallumer un brasier défunt…

Ca vole partout et ça fait pleurer les yeux
Ca pique, ça sent mauvais
Il faut longtemps pour les aspirer
Ca encrasse tout, même les cœurs les plus bleus…

Bien sûr… on savait pas…
Que ça finirait comme ça…
Suffisait pas de vouloir se faire un chemin
Il aurait fallu… se tenir la main…


... LW...      


18 avril 2004

Laissez-moi croire...

Laissez-moi croire... que ce que porte l'amour mène plus loin...
Que ce que la haine soutient...
Laissez-moi croire... que ce qui nous rend vivants...
C'est de pouvoir sentir, et ressentir... d'éprouver ses sentiments,
Et que s'aveugler de rancoeur, de colère, de torts et de remords,
Nous déshumanise... et fait de nous des demi-morts...
Laissez-moi croire... et encore croire...
Et brandir cette foi plus haut que tous les drapeaux noirs...

Que signifie être vivant ?... si l'on n'existe pas dans l'instant ...
La vie... elle coule en nous, ici... maintenant...
Que savons-nous de la prochaine minute ?... tant qu'elle reste en suspens...
Que savons-nous de nos demains ?... tant qu'on les attend...
Courir après le temps, c'est vouloir étreindre le vent...
S'arrêter dans le temps, c'est vouloir lutter à contre courant...
Parce que la vie ne cesse jamais sa marche en avant...
Le bon moment... il ne se trouve que dans le moment... présent...

Laissez-moi croire, que l'on peut... à force de vouloir
A force de croire, et de nourrir précieusement cet espoir,
Laissez-moi croire, oui... que l'on peut tout apprécier de l'histoire...
Et que l'on ait envie de s'y laisser conter... jusque très tard...
Laissez-moi croire... qu'il n'est jamais ni trop tôt... ni trop tard...
Que la lumière n'est jamais... ni trop forte ni trop faible... ni illusoire...
Que l'utilité des choses... n'est qu'une question accessoire...
Tant qu'on a la force d'aimer et de croire...

Et c'est quand le soleil décline qu'on a encore plus besoin de cette force-là, hein ?...

 ... LW ...      

  

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16 avril 2004

Le Mur...

Aussi loin que le regard puisse se porter
Le paysage se ternit aux fumées noires des cheminées
L’histoire en marche ne peut plus s’arrêter
Et l’on tremble dans nos chaumières de nos erreurs annoncées
L’avenir fait peur, c’est admis…
Notre unité de pensée sur ce point nous rassure
On pense tous à cette fin qui se lasure
De plus en plus à nos portes endolories…

On sait qu’on va droit dans le mur
On sait qu’on n’en sortira pas indemnes
On ferme les yeux et l’on pense quand même
Qu’en cultivant la décadence, on évitera notre futur

On ne sent pas coupables
On se sent roulés, bafoués, irresponsables
Mais peu importe ce qu’on ressent
Il est trop tard pour les bons sentiments…

Quand on regarde jouer nos enfants
Quand on prête attention à nos rêves défigurés,
A la peur de vivre qui fait de nous des paralysés
De l’avenir, qui nous renvoie un glas qui se répand
Nos églises désertées jadis par idéologie
Deviennent terres d’effroi, par crainte d’une vengeance divine
Même si c’est le troupeau, qui en premier est parti,
On se dit que Dieu a l’humeur chagrine…

Nos anges blonds ne nous suffisent plus
On a besoin de voir plus loin
Que nos tendres chérubins
Qu’on imagine déjà en Mad Max des rues
A l’heure où sonnera le Big Bang des opprimés…
On ne sait, si c’est le Ciel ou la Terre
Qui se désintégrera en premier…
Aussi loin que la pensée puisse se taire…

... LW...      

8 avril 2004

La Verveine

J’étais là devant ma verveine
Bien allumée, avec mes copines d’antan
On se racontait notre bon vieux temps
On rigolait, on se sentait bien, y avait pas de gêne
On était bien tranquilles dans ce café désert
au coin d’un bout du monde perdu
Et puis tout d’un coup, on s’est tues…
Quand t’as surgi de derrière la verrière…

Mon Dieu, que le temps a passé
Que les aiguilles ont tourné vite
Les mois, les années en fuite
Qui soudain, bousculent nos vérités
T’as posé ton casque, là-bas, dans la vitrine
Je voulais disparaître, devenir une souris
Me dire que peut-être j’avais vieilli
Sûre que je ne faisais pas la maligne…

Les chances que l’on s’évite étaient bien minces
Hasard des circonstances, hasard des rencontres fortuites
Quand t’as répondu à son invite
J’avais le sourire qui grince
J’aurais voulu t’en dire tellement
Mais les mots ne venaient pas
J’aurais voulu te dire tout et n’importe quoi
Au moins quelque chose d’un peu intelligent…

J’ai sorti deux ou trois idioties, c’est tout moi
Et puis ensuite le silence a repris
J’ai piqué le nez dans ma verveine bouillie
Je t’espionnais comme si je ne te regardais pas
Je te trouvais beau comme jamais
Je me trouvais nulle comme toujours
A trop avoir besoin d’amour
On n’ose pas s’exposer comme on est…

J’ai regretté d’avoir commandé une infusion
J’aurais voulu m’enfuir tellement loin
J’aurais pu te demander des trucs tout plein
Comment t’allais, ce que tu faisais, trop de questions…
A mille à l’heure dans ma tête, tout tournait
Pourtant je n’ai rien laissé voir de ce qui se passait
Je me suis contenté de faire… comme si de rien n’était
J’étais si mal si tu savais…

Quand enfin, on s’est levées pour partir
Je cherchais un truc à te dire
Je voulais que tu saches, je voulais te revoir
Je savais que j’avais pas assuré… pas d’espoirs…
Je t’ai dit « A dans dix ans ! »
Et je suis sortie de cet endroit
C’était franchement n’importe quoi, c’était tout moi !…
Et je m’en veux maintenant…

... LW...   


6 avril 2004

Le Malbonheur...


Quand on te dit que t’as l’air malheureux
Il y a deux mots
Il y a mal et il y a heureux
C’est pas juste… un mauvais jeu de mots
C’est peut-être qu’on n’a pas bien fait le tour de la question
C’est peut-être qu’on ne voit pas les choses de la bonne façon

Des fois il n’y a même pas de raisons
Personne ne peut comprendre ce malbonheur
Ce n’est même pas du malheur
C’est une étrange sensation
Qui fait que les choses perdent leur saveur
Et que la vie reflète de mauvaises couleurs

Ca fait mal de l’intérieur
Ca nous remplit d’un vide qui nous aspire
Tout entier, à ne plus avoir rien à dire
A rester là, sans rien faire avec le cœur au bord des pleurs
Le malbonheur ça rend morose
Ca défigure n’importe quelle prose…

Comme un ballon sur le point d’éclater
On envisage le point de non retour
On n’imagine même plus de recours
Contre cette invasion de sinistres pensées
On sent cette pression nous envahir
Et jour après jour, on se voit s’affaiblir…

Le malbonheur, c’est de se sentir nulle part à sa place
C’est croire que personne n’est là
Pour entendre toutes ces choses que l’on ne dit pas
C’est avoir le sang qui soudain se glace
Alors même que la sueur nous perle au front
Entre angoisse et déraison…

Le malbonheur s’installe parfois comme ça
Sans qu’on l’ait laissé vraiment entrer
Un jour on se sent complètement pénétré
Et l’on n’arrive plus à le chasser de là
C’est un peu comme un parasite
Qui dévorerait tout de ceux qu’il habite…


Je veux chasser ce malbonheur qui m’a atteint
Je veux pour de bon lui tordre le cou
Je suis maître en mon navire de proue
Et je ne tolère pas de passager clandestin
Si tu me donnes la main, j’aurais moins peur
Aide-moi, s’il te plait, à chasser… mon malbonheur…


 

... LW...   

3 avril 2004

Les Mots Anonymes...

On les envoie, on les jette
Ce sont des bouteilles lancées à la mer
Juste des mots qui voudraient peut-être
Dépasser l'instantané et l'éphémère...
Comme des lettres anonymes
Qui se perdent dans les couloirs du temps
Portées par les aléas des évènements
Ils chavirent au seuil de l'intime...

Je t'ai écrit tellement de mots
Je t'ai envoyé tellement de moi
Dans toutes ces lettres que tu ne lis pas
Au milieu de ces courriers de trop...
Je me sens toute petite, toute fragile
Je me sens si seule avec mes rimes plein la tête
Un horizon rétréci qui refuse mes requêtes
Qui m'abandonne sur mon îlot d'exil...

Assez de ricocher dans le vide
Des mots qui n'enfantent que leur écho
Je voudrais qu'on les écoute, qu'on les trouve beaux
Et qu'ils sortent d'un silence qui les suicide
Leur musique entêtante me donne la migraine
Quand par leur violence, ils m'obligent à t'écrire
Je sais bien, que pour toi... Ils ne veulent rien dire
Tous ces phonèmes qui s'égrènent et me gangrènent...

Je t'envoie ces dernières nouvelles de mes vers
Il fait beau ce soir sur ma page blanche
Peu de nuages en vue, juste le bleu du ciel qui tranche
Carte postale de mes états d'âme les plus sincères...
C'est vrai après tout, on ne se connait pas
Je me veux correspondante attitrée
Couvrant en exclusivité, toutes mes actualités
Mes actualités t'indiffèrent... et je ne t'en veux même pas...

J'ai relevé ton nom, ton prénom
Dans un grand livre jaune et blanc
C'est formidable, des noms y en a plein dedans
On peut sans problème,
choisir son Pygmalion
Je t'ai choisi sans rien préméditer, au hasard,
Je trouvais que tes initiales flattaient ma numérologie
Je trouvais qu'on était bien assortis
Il me fallait trouver un prince à mon histoire...

Juste des Mots Anonymes que je t'offre si tard...
Des mots de tous les jours, des mots de tous les soirs
Des mots pour moi et toi, à lire entre les lignes
Des mots sans avenir... et sans origine
Qui disent : 'Aime-moi !"
Qui disent : "J'ai besoin de toi !"

Des Mots Anonymes d'auteur inconnu
Qui ne s'écrivent que
pour ceux qui les auront... lu...


... LW...     


16 décembre 2001

Matin d'hiver...


Se réveiller plein de fatigue et de sommeil
S ‘accrochant à nos derniers cauchemars de merveilles
Qui rendent la nuit douce à l’absurde trépidant
Comme un contre-pied à nos quotidiens lancinants
Respirer une dernière fois la tiédeur de l’oreiller
Avant d’entamer vaillamment un nouveau petit exister…

Quelques tartines trempées dans un café tout excité
Qui nous promet de nous gorger d’adrénaline méritée
Pour affronter sans sourciller les petits tracas doux amers
Qui abreuvent les chameaux de l’heure dernière
Ne pas oublier le dentifrice qui rafraîchit l’haleine du temps
Et fait tout briller, beaucoup plus blanc que blanc…


Jeté par dessus l’épaule, comme un bouclier qui défend,
On s’emmitoufle dans des étoles de détachement,
Le vent qui souffle en bourrasque ne nous atteindra pas
Pas avant se d’être réfugiés aux abribus du pourquoi pas
Ainsi rassérénés par des vitres transparentes qui nous isolent
De la soudaine réalité des choses… qui s’affole…

Monter dans ces wagons bondés, plein de gens emmitouflés,
Bien planqués sous leurs couches protectrices
Qui cachent pourtant mal, leur incompréhension et leurs cicatrices
Mais qui restent là, sur un petit déjeuner mal digéré
Tout frais pimpants sur leurs strapontins recroquevillés
Comme de courageux petits soldats, qui regardent le temps passer…

 

... LW...

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