Matin d'hiver...
Se réveiller plein de fatigue et de sommeil
S ‘accrochant à nos derniers cauchemars de merveilles
Qui rendent la nuit douce à l’absurde trépidant
Comme un contre-pied à nos quotidiens lancinants
Respirer une dernière fois la tiédeur de l’oreiller
Avant d’entamer vaillamment un nouveau petit exister…
Quelques tartines trempées dans un café tout excité
Qui nous promet de nous gorger d’adrénaline méritée
Pour affronter sans sourciller les petits tracas doux amers
Qui abreuvent les chameaux de l’heure dernière
Ne pas oublier le dentifrice qui rafraîchit l’haleine du temps
Et fait tout briller, beaucoup plus blanc que blanc…
Jeté par dessus l’épaule, comme un bouclier qui défend,
On s’emmitoufle dans des étoles de détachement,
Le vent qui souffle en bourrasque ne nous atteindra pas
Pas avant se d’être réfugiés aux abribus du pourquoi pas
Ainsi rassérénés par des vitres transparentes qui nous isolent
De la soudaine réalité des choses… qui s’affole…
Monter dans ces wagons bondés, plein de gens emmitouflés,
Bien planqués sous leurs couches protectrices
Qui cachent pourtant mal, leur incompréhension et leurs cicatrices
Mais qui restent là, sur un petit déjeuner mal digéré
Tout frais pimpants sur leurs strapontins recroquevillés
Comme de courageux petits soldats, qui regardent le temps passer…