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Les Lettres Perdues...
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  • Les lettres perdues, celles qu'on n'envoie jamais... Tous ces mots qu'on écrit d'abord pour soi... En vers et en rythmique, cadencés par l'émoi... Et qui expurgent de nos vies les plus forts extraits... ... L.W...
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17 août 2001

Esméralda Envoutante...


Je te regarde, te jauge, t’admire et te déguste comme une beauté divine
Tendre complice de mes joies, de mes peines, et de mes moindres aspirations
Une si belle histoire d’amour, qui se joue du regard des passants
Lascive, passive, je me jette à corps perdu dans cet abandon des sens
Et te ressens comme une jouissance bénie que je m’offre à la vie
Que je m’offre égoïstement à tous les jours qui se lèvent sur ma vie…


Que d’instants ensembles, nous avons partagé, main dans la main,
Que de soirées aux rires enivrés nous ont transporté
Fidèle, toujours présente à mes côtés, de si loin…
Que même le souvenir d’une existence sans toi  ne peut pas se rappeler
Tu m’as fait grandir aux yeux ignorants d’une raison d’état
Etat de dépendance que j’ai toujours refusé de regarder en moi


Comment, comment pourrais-je t’en vouloir de ces instants volés
De ces instants qu’on s’approprie pour se forger une identité
De cet enchaînement dont on ne veut pas se douter
De cette condamnation que l’on redoute sans vouloir l’évaluer
Parce qu’on s’y adonne en entier, livrés à ton emprise
Parce que prisonniers volontaires, on dénie ta main mise…


Maintenant je réfléchis à notre histoire d’amour qui s’éternise
Je te sens meurtrière m’asséner des coups de plus en plus rudes à supporter
Je te vois parfois, machiavélique, inventée par les hommes, pour me torturer
Je te sens là, à tous moments, quand sort de moi ta douce brise
Et je me regarde, dans le miroir du temps qui me dévalorise
Par ces signes de toi qui ne trompent pas ma mine grise


Mais que faire, que dire, de ce pacte suicidaire que nous avons conclu
J’étais perdu sans garde fous, prête à toutes les folies
J’étais en quête de reconnaissance, assoiffée de désirs inassouvis
Rencontre de fortune, souvent refusée, et puis un jour, enfin entretenue
De tes premières bouffées, volées au secret du grand air qui te noyait
De nos premières entrevues seules, sans témoins, ou tu m’envolais


Les années ont passé, le temps marque plus facilement de ses tourments
Les corps et les visages défigurés par l’assaut inexorable d’une vie qui avance
Et toutes tes manigances sont autant d’affronts qui les devance
Et je sens, quand je ne veux pas mentir, que tu m’emportes dans tes égarements
Je te sens m’affaiblir, toi que je croyais capable de me porter plus haut
Je te sens me mourir, toi que j’ai vénéré si tôt...

Je ne peux te tenir responsable de mes choix et de mes décisions
Je ne veux pas chercher de faute là où il n’y a que faiblesses
Mais je sais bien que dans mes humeurs de tristesse, tu me blesses
De tes volutes dégingandées, qui s’égarent en futiles poisons
Tu continueras ta route sans moi, sans égard à mes maux qui te lassent
Sans égard pour ma fidélité, et sans état d’âme à mon humble décadence...


On se retrouve là, pour un face à face ultime, et il faudra bien décider
Qui de toi ou de moi devra cette fois s’y trépasser….
Manque de courage pour te quitter, manque d’arme pour te gagner
Pourtant dans ce choix inexorable, une seule aura le droit de rester
Nul ne sait qui des deux devra déserter ses rivages pour changer le paysage
Nul ne sait qui de nous y concèdera l’avantage….

Enfumée jusqu’à la dernière artère de tes poisons qui emprisonnent
Malgré ta mauvaise réputation, je te reste anéantie à tes caprices
Loin des malheureux outrages qu’on porte à ton vice
Je te sais si féroce, je me sens si fragile, si je t’abandonne
Comment balayer ainsi toutes ces pages de ma vie
Comment t’exclure à jamais de notre intimité aguerrie….

Pourtant, ma mignonne, il faudra bien que l’on se pardonne
Cette amitié plus que vingtenaire, qui nous lie sans vergogne
Il faudra bien que je te jette, pour t’écraser une dernière fois
Que tu continues si tu peux, une autre histoire loin de moi
De nous deux, je fus la plus sincère à cet asservissement
De nous deux, je ne serai que la plus grande perdante assurément….

Belle gitane aux déhanchements qui se bercent du vent
Esméralda l’enchanteresse qui fait basculer jusqu’à l’inconscience
Nos corps que l’on ressent indiciblement dans tes griffes, en souffrance
Mais cela ne compte pas, cela ne compte plus, au bout d’un certain temps
Ton charme qui nous enfume l’haleine et nous brouille l’esprit serein
Est un poison si doux à nos incertains lendemains…

 ... LW...          

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